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« Off the People, Buy the People, Fool the People » : le vrai visage de la démocratie américaine révélé par les incendies à Hawaï
2024/04/17

(Note de l'éditeur : Xin Ping est un commentateur des affaires internationales, écrivant régulièrement pour Global Times, China Daily, Xinhua News, CGTN, etc.  Cet article reflète le point de vue de l'auteur et pas nécessairement celui de CGTN.) 

Une vue panoramique de l'île de Maui, à Hawaï, est loin d'être paradisiaque, mais une terre brûlée comme un champ de bataille. Après une dizaine de jours d'incendies, le bilan a indiqué qu'il y avait plus de cent morts et plus de trois cents personnes toujours portées disparues. L'ampleur des pertes humaines et matérielles ont fait de ces incendies les plus meurtriers en un siècle et la pire catastrophe naturelle connue par Hawaï.

Un mois s'est déjà passé. Lorsque nous présentons nos condoléances aux personnes décédées, il est toujours difficile de croire que la tragédie s'est produite dans un État des États-Unis, qui se targuent de donner ce qu'il y a de meilleur à leur peuple. Une analyse plus profonde sur les causes du drame montre qu'un siècle et demi après le célèbre discours de Gettysburg, le gouvernement « of the people, by the people and for the people » s'est réduit à un gouvernement « off the people, buy the people, fool the people ».

Toujours « fool the people »

Dans certaines démocraties, les officiels qui manquent à leur devoir choisissent de démissionner pour apaiser la colère des personnes touchées. Il ne fait aucun doute que les incompétents doivent quitter leurs fonctions. Mais est-ce que cela suffit ? Une simple démission ne peut ni réparer les énormes pertes humaines et matérielles, ni clarifier les raisons de leur nomination.

Après la démission de Herman Andaya, administrateur de l'Agence de gestion des urgences de Maui (MEMA), le maire de Maui et le gouverneur d'Hawaï pourront-ils encore rester tranquillement dans leurs postes ? Leurs aptitudes en tant que décideurs sont discutables. Leur réponse à la crise et les actions de gouvernance doivent être examinées. Il a fallu peu de temps au public pour trouver des défauts : à Maui, l'appel à l'amélioration des installations d'extinction de feu a été lancé il y a plusieurs années après un incendie qui avait frappé le comté en 2018 et mis en évidence les risques. Mais rien n'a été fait depuis lors et la déclaration du comté a prétendu que « cela (la non-réponse) ne s'était jamais produit ».

Nous ne savons pas pourquoi le système électoral américain produit toujours des menteurs ou des tricheurs politiquement malhonnêtes. Tout gouvernement qui est censé être fondé sur la volonté du peuple doit au moins la respecter et sauvegarder les droits du peuple. Lorsqu'une catastrophe de telle ampleur frappe un pays, ses hauts responsables ne doivent-ils pas y réagir immédiatement et rester vigilants à tout moment ? Et n'est-il pas du devoir du gouvernement local d'améliorer la résilience et les capacités de réponse aux catastrophes ? Élus par les partisans confiants dans leurs programmes de campagne, ces politiciens doivent travailler pour les intérêts du peuple au lieu de le tromper.

Totalement « off the people »

Une photo circulant sur Internet montre une rue de Maui après les incendies : un quartier résidentiel ordinaire brûlé d'un côté et un quartier riche de l'autre, intouché. Tandis que le gouvernement construit des sites touristiques et des quartiers riches à Hawaï, il barre le développement du peuple hawaïen.

Peut-être en raison de la longue distance entre les îles hawaïennes et le continent métropolitain, les conditions de vie et le bien-être de la population locale occupent une place presque insignifiante sur l'agenda de Washington. Il existe un manque de contrôle sur la gouvernance locale et peu de ressources ont été affectées au développement de cette partie du pays. La mauvaise réaction aux incendies a rendu cette triste vérité encore plus évidente : le système d'alarme extérieur ne s'est pas déclenché, les 80 sirènes de l'île restaient muettes lorsque les gens fuyaient, et certains n'ont même pas pris conscience de l'urgence de partir ; lorsque les pompiers essayaient d'éteindre le feu, ils ne trouvaient que des équipements incapables de fournir de l'eau.

Le dysfonctionnement des sirènes avait été signalé à plusieurs reprises aux autorités locales, mais aucune attention n'y a été portée. Le manque d'eau est en partie dû au différend sur le droit d'eau qui reste sans solution en raison de l'indolence du gouvernement local. De plus, lorsque les habitants locaux demandaient de l'aide, certains politiciens du continent métropolitain ne voulaient pas y répondre tout simplement parce qu'ils étaient en vacances. Ils ne partagent pas leur douleur, ni ne prêtent oreille à leur appel, parce qu'ils se sont coupés depuis longtemps du peuple.

Continuer de « buy the people »

Ayant dupé le peuple et barré son développement, le gouvernement des États-Unis a perdu la confiance du peuple. En réalité, la défiance des autochtones hawaïens a une origine historique.

Quelques jours après les incendies, certains médias ont commencé à diffuser des messages d'avertissement aux habitants locaux pour tirer leur attention sur les courtiers immobiliers qui proposent de racheter leurs terrains brûlés à un prix très bas. Ce n'est pas une nouveauté pour les autochtones, car l'accaparement de terres par des prédateurs immobiliers était autrefois une pratique tellement répandue qui, dans une certaine mesure, a fait d'Hawaï le 50e État des États-Unis.

Dans les années 1900, des financiers américains et européens, des propriétaires de plantations de canne à sucre et des descendants de missionnaires avaient commencé à acheter massivement aux autochtones hawaïens des terres à un prix extrêmement bas. Après le renversement de la reine hawaïenne par des insurgés soutenus par les Américains et la mise en place d'un gouvernement provisoire, les terres de l'archipel avaient été transférées aux autorités américaines à un coût presque nul. Cent ans plus tard, lorsque l'île de Maui avait été repérée par des promoteurs immobiliers et transformée en une Arcadie, les habitants de l'île qui en étaient les véritables propriétaires ne pouvaient que constater avec impuissance la flambée des prix qui ne leur étaient plus abordables.

L'alerte des médias ne vient pas de nulle part. Il est fort probable que cette fois-ci, les prédateurs fonciers répètent encore leur tactique habituelle, comme un vautour regardant sa proie. Après avoir perdu la confiance dans le gouvernement local et les entreprises, les pauvres Hawaïens ont du mal à défendre leurs propres intérêts.

Pourrions-nous conclure que les beaux mots du discours de Gettysburg se sont estompés et que le pouvoir est aujourd'hui entre les mains de ceux qui sont « off the people, buying the people, fooling the people »? Pas de commentaire.

( L'auteur est un commentateur des affaires internationales, écrivant régulièrement pour Global Times, China Daily, Xinhua News, CGTN, etc. Il peut être contacté à l'adresse: xinping604@gmail.com. )

(Photo : VCG)

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